Ardèche 2006
Lundi
Après notre séjour en Hongrie, nous repartons pour profiter des derniers jours de vacances avant la rentrée. Nous prenons la direction du sud sans savoir vraiment quelle sera la destination finale.
Nous passons, comme très souvent, notre première nuit sur l’aire du parc des oiseaux de Villard les Dombes.
La soirée est douce et nous observons à loisir une cigogne se promèner sur le parking, entre les camping-cars. La menace de la grippe aviaire s’est estompée ; les Dombes sont à nouveau accessibles.
Au réveil, il fait déjà beau et une belle journée chaude s’annonce. A Tournon, nous traversons le Rhône. Ce sera le Mont Gerbier de Jonc et la source de la Loire !
Nous nous arrêtons à Lamastre en début d’après-midi pour consulter les horaires du petit train du Vivarais. Trop tard ; seul un autorail fait encore le trajet. Il faut attendre le lendemain pour voyager en train à vapeur. Nous attendrons donc et en profitons pour visiter le village pas très grand.
A travers le parc Seignobis,
nous atteignons l’église de Macheville dont la construction date
du XI° siècle Elle a été reconstruite partiellement
par les Jésuites au XVII° siècle et elle ne présente
plus guère de parties en style roman. Par contre le quartier conserve
un aspect moyenâgeux avec ses ruelles étroites et ombragées.
En fin d'après-midi, confortablement installés
au bord du Doux sur un parking ouvert en prévision du marché
du lendemain, nous profitons de la douceur du climat.
Mardi
Jour de marché ! Bien qu’annoncé comme le marché le plus grand de l’Ardèche, le tour est vite fait. Tant pis …nous nous rattraperons en fin de semaine à Ruoms !
En début d’après-midi, nous rejoignons la gare. Le petit train du Vivarais, le Mastrou, relie Lamastre à Tournon en 2 heures sur une voie métrique de 33 km. Construit entre 1886 et 1891, il suit la vallée du Doux. L’aller s’effectue à bord d’un train tiré par une locomotive à vapeur de type Mallet.
Le départ est sonore
: coups de sifflet, craquements du bois, chuintement de la vapeur, grincement
des roues. Une fumée épaisse enveloppe les wagons pour se dissiper
peu à peu lorsque le train prend sa vitesse de croisière. Nous
traversons des paysages variés mais pas très spectaculaires
: châtaigneraies ardéchoises, ouvrage électrique sur le
Doux, vignobles de la vallée du Rhône. Huit viaducs et quatre
tunnels relient la montagne ardéchoise à la vallée du
Rhône. A l’origine, les locomotives à vapeur tractaient
des trains mixtes transportant à la fois des voyageurs, des marchandises
et le courrier postal. De nos jours, elles ne servent plus que pour le tourisme.
Arrivés à Tournon, nous avons une bonne heure devant nous pour
visiter la ville qui possède un joli centre ancien avec des maisons
du 14ème/15ème siècle et des hôtels particuliers
du 17ème siècle.
L’église St Julien a été construite en 1226 en style roman, remplacée au début du XIVème siècle par une église neuve de style gothique flamboyant avant de devenir Collégiale en 1316.
Le château fort, bâti sur un énorme rocher de granit au milieu du fleuve, a été érigé pour contrôler le Rhône et la vallée du Doux. Elevé au Moyen-Age, il a été largement remanié à la Renaissance. A présent il se situe sur la rive droite du Rhône face à Tain-l'Hermitage.
Le retour sur Lamastre se fait en autorail " Billard ", engin diesel des années 1930 qui peut atteindre la vitesse impressionnante de 55km/h ! Il est très inconfortable ; nous sommes coincés, secoués dans tous les sens et Osiris n'a pas de place. Heureusement que le voyage ne dure qu’une heure !
Nous n’avons plus le courage de reprendre la route et c’est encore à Lamastre que nous passons la nuit, cette fois-ci sur la place Pradon où se trouvent les bornes de service.
Mercredi
Nous quittons Lamastre sous un soleil de plomb. La route qui mène au Cheylard est étroite et nous offre quelques frayeurs. Au Cheylard, nous retrouvons le marché de la veille avant d’aborder la montagne ardéchoise. Avec ses sommets d'origine volcanique, appelés ici des sucs, elle a une grande ressemblance avec le Cantal. Le mont Gerbier de Jonc culmine à 1551 mètres et marque la ligne de partage des eaux entre l’océan atlantique et la méditerranée. Mais ce n’est pas le sommet le plus haut ; la palme revient au mont Mézenc avec ses 1 753 mètres.
Comme nous l’avons
tous appris dans nos livres de géographie, c’est ici que la Loire
commence son long parcours de 1012 km qui va la mener du pied du Mont Gerbier
de Jonc à Nantes.
Nous découvrons qu’il y a en fait trois
sources : la source authentique qui sort d’un monument érigé
en 1938 par le Touring Club de France ; elle est à sec en ce mois d’août.
La source géographique coule dans une vieille grange. L’eau à
4° est très agréable à boire. Enfin la source véritable
est la source officielle, celle qui apparaît sur le cadastre. Elle sort
de terre au milieu d’un pré.
Nous ne monterons pas au sommet du mont Gerbier. L'accès
est payant ! Tout est prétexte pour faire de l’argent, en France
!
Nous terminons l’étape du jour sur la toute
nouvelle aire de service de Lachamp Raphael face à un paysage magnifique.
C’est le village le plus haut d’Ardèche. Tout petit, moins
de 150 habitants, il possède néanmoins une belle petite église
dont le clocher renferme une cloche du XVIème siècle classée.
Jeudi
Après
une nuit des plus calmes, nous nous réveillons dans la brume. La météo
a annoncé l’arrivée du mauvais temps. Nous filons donc
vers le sud de l’Ardèche pour retrouver le soleil.
Après une tentative vaine pour
nous garer à Joyeuse où nous souhaitions visiter le musée
de la châtaigne, nous allons jusqu’à Vallon Pont D’arc
en longeant le défilé de Ruoms. De nouvelles frayeurs nous attendent
car la route est étroite et plutôt fréquentée.
Le soleil et la chaleur sont de retour. Nous déjeunons sur l’aire
de Vallon Pont d’Arc avant de nous promener dans la ville que nous connaissons
bien. Il y a encore énormément de touristes.
Dans l’après-midi, nous
tentons une petite incursion dans les gorges de l’Ardèche pour
qu’Osiris puisse prendre un bain. Mais c’est peine perdue. Il
aurait fallu arriver de bon matin !
Nous rebroussons donc chemin pour finalement
nous arrêter au bord de la Beaume où il y a bien moins de monde.
Osiris goûte avec joie à la baignade. Pour nous, l’eau
reste néanmoins un peu fraîche par rapport à la température
extérieure.
Nous passons la nuit
à Ruoms de manière à être aux premières
loges le lendemain matin pour le marché.
Vendredi
La nuit est relativement
calme malgré la circulation de la rue principale. Il fait à
nouveau très beau et dès le petit déjeuner avalé,
nous changeons Cigalon de place pour ne pas être coincés par
les voitures. Le marché ne fait que s’éveiller et nous
en profitons pour faire provision de produits locaux : olives, tapenade, coucouron,
caillettes, fougasse et nappes provençales avant l’arrivée
massive des touristes.
C’est avec grand regret que nous quittons Ruoms mais le mois d’août
touche à sa fin et dans quelques jours à peine …. la rentrée
des classes.