Sommaire Meuse 2007
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Meuse ascension 2007

 

 

 

 

 

Jeudi

 

La météo a annoncé un WE prolongé plutôt gris et en effet à notre réveil, il pleut ! Nous terminons de charger Cigalon sans nous presser et ce n’est qu’après le repas de midi que nous prenons la route.
Cette fois-ci direction : la Meuse, découverte il y a très exactement deux ans.Notre première étape s’arrête à Bar le Duc, sur l’aire de service située à la halte nautique. Les emplacements ne sont pas très grands et il y a déjà quatre autres camping-cars. Nous trouvons néanmoins une place au bord du canal de la Marne au Rhin, juste à côté d’un bateau.

Il fait gris mais ne pleut pas et nous allons immédiatement découvrir Bar le Duc qui s’étage sur un promontoire. Jadis les coteaux étaient recouverts de vignes, malheureusement ravagées en partie au début du XXème siècle par le phylloxéra, puis quelques années plus tard par les guerres mondiales. La ville basse et la ville haute sont reliées par des ruelles fortement pentues.

La ville basse, commerçante conserve quelques maisons de style renaissance. Certaines ont été réhabilitées mais il reste encore beaucoup à faire. Les rues sont désertes en ce jour férié. La ville est traversée par l’Ornain divisée en petits canaux qui s’échappent sous les maisons et les monuments. C’est ainsi que lorsqu’on a voulu, au XVème siècle, agrandir l’église St Antoine, il a fallu enjamber le canal des usines.

Nous ne faisons que traverser la ville basse avant de grimper les 80 degrés, à travers la verdure et déboucher sur la tour de l’horloge, un des deux derniers témoins d’un important dispositif offensif du Moyen Age. Elle est remarquable par son cadran solaire restauré depuis quelques années. C’est le seul cadran qui subsiste sur les trois installés sur la fortification au XIVème siècle. Leur implantation à l’origine permettait à tout Barrois, de quelque endroit où il se trouvait, de voir l’heure. Nos pas nous mènent tout naturellement au château construit en 1567 par le duc Charles III. Seule une partie de l‘édifice subsiste encore, aujourd’hui occupée par le musée barrois. De l’esplanade du château, la vue s’étend sur la ville malheureusement dominée par la grisaille en cette fin d’après-midi. On peut voir le collège Gilles de Trèves, un modèle d’architecture de la Renaissance et au loin, Cigalon. Les chiens n’ont pas accès à cette partie de la ville ! Nous gagnons la partie médiévale de la ville haute. Sur la place de la fontaine, il subsiste encore l’un des six puits qui permettait à la ville haute de se fournir en eau. Les cinq autres fontaines situées dans la ville basse ont été détruites au XIXème siècle. Dans la rue des Ducs de Bar, de nombreuses maisons valent le détour même si elles gagneraient à être restaurées. Edifiées en pierre de taille, elles ont des façades à trois niveaux ; deux destinés à l’habitation, séparés par des bandeaux et ornés de moulures aux fenêtres plus un attique où se nichent les combles. L’une d’entre elles garde encore sa rangée de gargouilles. La plupart ont été sciées au XIXème siècle pour éviter qu’elles n’éclaboussent les passants. Ayant lu dans notre guide que dans cette rue se trouve aussi un ancien pressoir, nous partons à sa recherche. En fait, il suffit de pousser la porte de la maison N° 75 pour découvrir un vieux pressoir du XVème siècle à la taille impressionnante : 9,53 m de long, 4,50 m de large, 6 m de haut et pesant 10 tonnes. Une petite exposition de photos rappelle qu’à Bar-le-Duc depuis 1344, on épépine les groseilles à la plume d’oie avant de les transformer en confiture. Ces pots doivent valoir une fortune c’est pourquoi on parle du caviar de Bar. La place St Etienne est en partie occupée par l’église de même nom qui présente une façade gothique flamboyant. Vue l’heure, l’église est fermée. La place de forme allongée permettait l’organisation de tournois. L’hôtel de Florainville, actuel tribunal d’instance, occupant un autre côté est remarquable par les grilles du balcon mêlant ferronnerie et dorures. Une maison à pan de bois et à double encorbellement rappelle l’époque moyenâgeuse.
Lorsque les premières gouttes commencent à tomber, nous rebroussons chemin bien vite. La visite est terminée pour aujourd’hui.
Nous arrivons à l’aire en même temps qu’un TGV. Tiens déjà ? Je croyais que l’inauguration de la ligne était prévue pour le 10 juin !

Nuit relativement calme malgré quelques passages de train.

Vendredi haut de page

C’est le départ du bateau voisin qui nous réveille. Le soleil pointe timidement son nez. Nous choisissons comme première étape de la journée St Mihiel qui tient son nom de Saint Michel. Sa statue trône dans l’église. Nous trouvons une place juste à côté des halles couvertes. Heureusement, le marché ne se tient là que le samedi ! La ville a été fondée au IXème siècle par des moines bénédictins. Les bâtiments abbatiaux abritent actuellement l’office du tourisme (fermé!), un musée, le tribunal, l’hôtel de ville et la bibliothèque. Curieusement l’ensemble en forme de U est percé par la route de Verdun. C’est Napoléon III qui est à l’origine de cette curiosité. En cette saison, tout est fermé. Nous nous contentons donc de visiter l’église St Michel qui jouxte les bâtiments abbatiaux. Nous y pénétrons par un porche roman. A droite de l’entrée, une sculpture sur bois, la Pâmoison de la Vierge, nous révèle un artiste local : Ligier Richier. Dans la petite chapelle des fonts baptismaux, une autre œuvre de Ligier Richier, bien plus curieuse : la sculpture de l’Enfant Jésus jouant avec deux crânes. Dans une des chapelles latérales ; une gravure sur du marbre noir rappelle que les reliques de l’évêque de Cahors ont été transportées de l’église St Etienne à l’Eglise St Michel. Les stalles sculptées qui occupent l’arrière de chœur sont en parfait état.
Nous retournons au camping-car pour nous rendre à l’église St Etienne. Nous nous attendions à une église encore dédiée au culte. C’est une coque vide ou presque car nous y trouvons une œuvre majeure de Ligier Richier, « le Sépulcre » auquel il a consacré dix années de sa vie ! Une vraie merveille !
Il est en réfection. Le groupe de treize personnages a été délogé de son enfeu et posé au sol. Les responsables de cette réfection ont choisi de montrer au public les différentes étapes du nettoyage de ce chef d’œuvre, en calcaire, abîmé par l’humidité. Des panneaux expliquent les raisons de la dégradation et détaillent les différentes interventions qui seront nécessaires à sa remise en état : dépoussiérage, dessalement par application de compresses de pulpe de papier imbibées d’eau déminéralisée, collage et consolidation puis enfin nettoyage au laser. De puissants phares illuminent le chantier et il est très facile de distinguer les différents personnages. C’est moins évident pour les prendre en photos.
Le Christ est allongé avec à ses pieds Marie Madeleine soutenue par Nicomède et Joseph d’Arimathie, portant tous les deux un turban, allusion au Moyen-Orient. A l’arrière, Marie, inconsolable est soutenue par St Jean et par Marie Jacobi. Quant à Marie Salomé, un peu en retrait, elle repasse le linceul. Un ange porte les instruments de la Passion et une jeune femme identifiée à Ste Véronique la couronne d’épines. A l’arrière, deux soldats jouent aux dés le vêtement de Jésus. Le dernier personnage est un centurion.

Les autres sculptures qui ornent les murs de l’église n’ont pas grand intérêt.

Nous quittons St Mihiel pour dénicher un endroit pour déjeuner. En prenant la direction de Verdun, nous abordons les vallonnements des Côtes de Meuse et ses vignobles. Les places de niveau sont rares et ce n’est qu’à Vigneulles les Hattonchâtel que nous trouvons un endroit pour garer Cigalon.

Ayant lu dans le récit de Sylvie qu’à Heudicourt, on peut voir un gayoir, c’est donc cette direction que nous prenons après le repas. Les quelques kilomètres sont vite franchis et nous découvrons cette construction un peu curieuse qui tient plus d’une lavogne que d’un lavoir. Il ne reste plus qu’un fond d’eau dans le bassin, résultat de la sécheresse. Un des côtés est en pente, comme une piscine afin de permettre au bétail de retour des prés de se laver les pattes.

Notre prochaine étape est la butte de Monsec qui apparaît à l’horizon. Ce monument a été érigé par les Américains après la première guerre mondiale en commémoration de leur intervention pour libérer le saillant de St Mihiel, en 1918. Ce grand bloc de béton blanc, dominant le lac de Madine à 375 mètres, est visible de loin. Les quelques kilomètres qui nous en séparent sont franchis sans problème et nous mènent quasiment à son pied. Il ne nous reste plus qu’à gravir l’escalier monumental. Le soleil commence à se faire insistant et cela fait du bien.

La rotonde, érigée à ciel ouvert rend hommage aux armées américaines venues libérer avec les troupes françaises la région de St Mihiel. Le nom des troupes ayant participé à cette libération figurent sur le pourtour. La vue domine toute la région.

Nous revenons sur nos pas pour aller visiter le petit village de Hattonchâtel dont le château se dresse sur un promontoire face à la butte de Monsec.

Nous garons Cigalon juste à côté de la maison à voûte qui est un ancien corps de garde du XIIème siècle. Les ans ont eu raison de l’ouvrage et à présent, c’est de loin qu’il faut le regarder. S’en approcher est devenu trop dangereux. Cette maison était à l’origine adossée à la muraille qui protégeait le village. Un peu plus loin la maison des arcades, en forme de triangle rappelle que jusqu’au XVIIIème siècle le prévôt prononçait ici les sentences. La mairie-école, quoique de style roman a été reconstruite au début du XXème siècle après avoir été bombardée en septembre 1914. A l’arrière, une terrasse offre une belle vue sur la Woëvre et les Côtés de Meuse.
L’église du XIIIème siècle est construite selon un plan rectangulaire avec un chevet droit car la place est comptée. Toutes les statues de l’intérieur sont étêtées. Dans la salle capitulaire qui s’ouvre derrière l’autel, un magnifique retable renaissance représente trois scènes de la Passion du Christ : le Christ tombé sous le poids de la croix, la Crucifixion, l’Ensevelissement. On attribue ce retable une fois encore à Ligier Richier mais le doute est permis car habituellement Ligier Richier représentait ses personnages en taille réelle. Or là, les personnages sont bien plus petits. Y a t-il seulement participé ? A-t-il été imité ? Le mystère reste entier....
Dans cette salle capitulaire, reliée au cloître afin de permettre aux chanoines de se rendre directement à l’église, des vitraux modernes sont l’œuvre de Jacques Gruber.
Nous grimpons jusqu’au château, point culminant du village. Construit au IXème siècle, il a été démantelé après la guerre de trente ans. Rénové au XVIIIème siècle, il a été détruit lors de la première guerre mondiale. Ce n’est qu’au début des années vingt qu’une riche américaine le réhabilite. Nous aurions bien aimé le visiter mais une fois de plus, pas de visite en semaine en cette saison bien que nous soyons bien une dizaine de personnes devant les portes.

Nous décidons de nous arrêter sur les bords du lac de Madine pour la soirée. Cela nous permettra de profiter du soleil encore chaud en fin de journée. Nous choisissons Madine III car plus sauvage que Madine I. Le lac est en fait une réalisation artificielle créée en 1973 pour approvisionner Metz en eau potable.

Samedi haut de page

Nuit très calme en toute sécurité. Avant de partir, nous passons à Madine 1 pour faire les services. Pour nous rendre à l’étape du jour, Hannonville sous les Côtes, nous empruntons la route départementale qui traverse les coteaux recouverts de vignes et d’arbres fruitiers. Des mirabelliers peut-être ? C’est aussi la route de Ligier Richier. Nous plongeons dans la plaine de Woëvre. Woëvre est tiré d’un mot en patois qui veut dire marécage. A mesure que nous approchons, nous nous rendons compte que cette église nous l’avons déjà vue en 2005. Ce n’est pas grave car c’est avec toujours autant de plaisir que nous visitons les églises fortifiées. Malheureusement, l’édifice est toujours fermé. Nous nous contentons donc d’en faire à nouveau le tour. L’église épouse la pente naturelle du terrain et de ce fait elle est plus haute devant que derrière. Par contre, curieusement les arcs-boutants sont inversement hauts. Des techniques de construction qui nous dépassent. Le clocher, comme dans toute église fortifiée est coiffé d’un hourd en bois, système de défense comparable aux mâchicoulis des châteaux forts. Les villageois se réfugiaient dans l’église, lieu intouchable. Du haut du clocher, ils se défendaient soit en versant des projectiles à travers le hourd, soit en lançant des flèches à travers de petites lucarnes, protégées par des volets coulissants.

Nous reprenons les côtes de Meuse et nous arrêtons à Hannonville, sur une jolie placette, bordées de deux rangées d’arbres, pour manger et attendre l’ouverture du musée des Arts et Traditions

La maison de Sophie et Paul Champlon est une maison typique de vigneron meusien. Elle est précédée d’une partie herbeuse appelée usoir qui servait à entreposer les machines agricole et le fumier ! Nous y stationnons Cigalon ! Etroite, elle ne mesure que six mètres de large. L’unique porte d’entrée donne sur un long corridor en pente vers l’extérieur pour faciliter l’écoulement des eaux vers la rue. Au-dessus de la porte d’entrée, une porte plus petite, la gerbière, permettait d’engranger le foin.
Seule deux fenêtres donnent sur la rue, une lucarne pour le fenil et une dans la belle chambre.
La première pièce dans laquelle nous pénétrons est la cuisine dans laquelle sont rassemblés tous les objets du début siècle. Le coin du feu est noir à souhait. Au plafond pendent des herbes et des étagères. Dans la belle pièce un lit et une belle armoire. Le lit mesurant 1,75 m sur 1,25 permettait à quatre ou cinq personnes de dormir, tête-bêche. De quoi nous plaignons-nous alors ?
Derrière la cuisine, étable et écurie accueillaient les bêtes de la famille. Dans le petit espace qui suit, Paul entreposait ses outils aratoires et battait ses céréales. Un escalier permettait d’accéder au le fenil qui servait à entreposer les grains. Ce grenier occupait toute la surface de la maison. A la suite la cour intérieure, la cave et le jardin. Osiris se donne a cœur joie…Il y a tant d’odeurs ici !

Nous passons un bon moment dans ces lieux chargés d’histoire et de vie.

 


1 la rue
2 le corridor

3 la belle-chambre
4 la cuisine

5 l'étable/écurie
6 l’aire à battre
7 l'appentis à cochon
8 la cour intérieure
9 l'atelier du vigneron/cave
10 le jardin

 


Notre étape suivante est Etain où nous visitons l’église St Martin. Bien que le village ait été détruit à 93% durant la Première Guerre Mondiale, l’église a résisté. C’est un bâtiment massif mesurant 56 m de long sur 23 de large.
La nef de style roman a été érigée du XIIIème au XIVème siècle alors que le chœur date seulement du XVème siècle. La tour a été rajoutée en 1771.
L’entrée véritable, sous le clocher n’est plus ouverte aux fidèles depuis la fin du XVIème siècle. L’ancien clocher appuyé contre la nef a été reconstruit en 1771 et abrite cinq cloches. L’absence de transept évoque le plan des églises primitives avec les nefs secondaires (collatéraux).
Le portail actuel est précédé d’un porche ogival du XVIème siècle.

A l’intérieur, on trouve des choses intéressantes. En face de l’entrée, une cloche renversée du XVème siècle sert de bénitier. Elle n’a pas pu servir de cloche car le métal est trop mince. Les vitraux modernes sont l’œuvre de Gruber. La chapelle du St Sacrement abrite une Piéta de Richier ainsi qu’un polyptyque sur bois représentant la vie du Christ. La vierge est assise et soutient le corps inanimé du Christ. La sculpture est faite en trois blocs de calcaire superposés. Polychrome au départ, les peintures ont été grattées au XIXème siècle laissant de vilaines traces. La vierge a été plusieurs fois déplacée et exposées aux intempéries. Sur les piliers on découvre une ébauche à la sanguine du chemin de croix et dans la nef centrale, la Crucifixion de Nicolas Unterstelle.

Nous décidons de nous rendre dès ce soir à Azannes, le village des vieux métiers pour être sur place dès demain matin.

Un tout petit parking nous accueille pour la nuit. Nous sommes 5 camping-cars. Demain matin, il va falloir bouger le véhicule car le parking est réservé aux bus et aux motos. On entend les cloches des vaches meusiennes qui paissent dans les prés qui nous entourent.

Nous passons la soirée à discuter avec des gendarmes meusiens en patrouille.

Dimanche haut de page


Au réveil, nous déplaçons Cigalon dans un grand pré ouvert pour l’occasion. Pourvu qu’il ne pleuve pas … car le pré risque de se transformer en vraie éponge ! Mais la journée s’annonce belle. Les vieux métiers qui se tiennent chaque année durant les WE de mai rassemblent près de 400 bénévoles et fait revivre 80 métiers du XIXème siècle.
A l’entrée, nous découvrons un joli manège ancien. Un peu plus loin, dans les champs, sont exposées les vieilles machines agricoles. Ici une moissonneuse-batteuse à vapeur. Mis à part le bruit, le fonctionnement de la machine est agréable à regarder. Pas rapide mais efficace ! Un peu plus loin, on assiste au travail d’un cheval qui actionne un tripot.
Le canal d’amenée de l’eau au moulin à eau permet à Osiris de se baigner. Le meunier explique le fonctionnement de son moulin. Blé, orge, épeautre seront broyés entre les meules dormantes et tournantes du moulin à roue à aubes, transportés par une chaîne à godets jusqu’à la trémie du blutoir. La farine concassée, affinée, tamisée servira à fabriquer du pain dans le four banal où le boulanger enchaîne le pétrissage, tout en respectant la pousse du levain et chauffant le four pour la prochaine fournée.
Nous passons un bon moment à regarder la dentellière au travail. Tout en s’adonnant à son ouvrage, elle raconte des histoires.
Le lavoir est aussi un lieu de causerie. Nous assistons aux cancans des lavandières. Certaines portent le nœud sur le devant ; elles sont déjà mariées ; d’autres sur le côté, elles sont à marier.
Nous ressortons pour aller déjeuner car sur le site, il aurait fallu réserver ou manger à 11h ! Facilité du camping-car !
C’est en 2002 qu’a commencé la construction du moulin à vent, édifié avec le bois d’un chêne âgé de 230 ans ! Ce n’est que deux ans plus tard qu’il a été inauguré. Dans le moulin, le meunier explique le fonctionnement de sa meule constituée d’une partie fixe, le dormant et d’une partie mobile. Lorsque la meule fonctionnait moins bien, on faisait venir des compagnons pour refaire les stries avec un silex. Le meunier était obligé d’être vigilant à l’approvisionnement de sa meule car il fallait éviter que les deux parties frottent l’une sur l’autre. L’échauffement de la pierre provoquait le feu. On évitait les accidents par un système de clochette qui retentissait lorsqu’il n’y avait plus de grains. Le son était séparé de la farine dans le blutoir.

Sur le site, se trouve aussi un site allemand, le Camp Elisabeth, endormi depuis plus de 80 ans. Ce camp allemand a été mis à jour il y a 21 ans par plus de 300 bénévoles qui s’évertuent depuis à entretenir la mémoire des jeunes générations à travers leurs visites. On commence par la découverte d’une maquette en relief de l’arrière front allemand retraçant l’occupation allemande de notre territoire durant toute la période de la grande guerre avant de gravir un vaste escalier qui s’élève de 40 m. De part et d’autre, on y découvre des baraquements, des terrasses, les feuillées, la cuisine du camp, et surtout les chambrées souterraines qui pouvaient abriter jusqu’à 25 soldats. Il est possible de visiter une sape avec les explications d’un guide. Les lieux sont restés en l’état et n’ont été que sécurisés. On y pénètre par un trou creusé dans la pente du terrain. Il y règne une atmosphère étrange. Aux murs pendent encore les fils du téléphone, les fils électriques de 110 V ainsi que les gaines d’aération. Le tunnel que nous suivons n’est pas rectiligne afin de stopper le souffle d’éventuelles explosions. Les Allemands y ont vécu durant quatre ans. Le guide nous montre la chambre d’un officier. Pas bien grande ! Les hommes de troupe avaient la même mais ils se la partageaient à douze !

Dans la forêt, le chemin bordé de pancartes explicatives nous mène tout droit à la meule du charbonnier. Celui-ci construit tout d’abord une cheminée avant d’entasser des rondins de bois tout autour. Puis il recouvre le tout de terre et de feuillage. Il laisse carboniser le bois avec le minimum d’air pour qu’il ne s’enflamme pas durant 36 à 48 heures. Deux stères de bois donnent 200g de charbon de bois.

Devant l’atelier du tuilier, il y a un grand attroupement et nous comprenons très vite pourquoi. Le tuilier et sa tuilière ont la langue bien pendue. Leur verbe est truculent ! Nous apprenons ainsi que ce travail s’effectuait essentiellement en hiver alors qu’il n’y avait plus de travail dans les champs. Pour savoir si le four était assez chaud, le tuilier utilisait des soies de sanglier qui frisent à certaines températures. Avoir un four à la bonne température est primordial car dans les fours trop chauds, les tuiles fondent, se collent les unes aux autres et tout est à recommencer. C’était les femmes qui avaient la tâche de former les tuiles sur leurs cuisses. Une fois les tuiles enfournées, le four était muré. De même le refroidissement se faisait progressivement. Le four n’était rouvert que huit jours plus tard. Nous écoutons avec ravissement à deux reprises leur baratin mais il se fait tard et il reste encore beaucoup de choses à voir.

Tout à côté, nous assistons à la réparation d’une roue de chariot. La conversation des ouvriers est des plus drôles. Ce métier nécessite tout le savoir faire des ouvriers mais aussi une grande force.

Les forgerons tapent sur l’enclume en rythme.
Tous les petits métiers sont représentés. Dans sa boutique, la modiste essaie des chapeaux à ses clientes, derrière le guichet de la poste, l’employé vend des enveloppes pré-timbrées, les confiturières vendent leur production. A l’école des enfants s’essaient à la calligraphie avec des stylos à plumes.

Nous repartons avec une tarte au sucre que nous mangerons à la maison. Osiris est HS. La journée a été longue pour elle aussi.

C’est sous l’orage que nous regagnons la maison après un super week-end.haut de page