Entre Lot et Dordogne
la Roque-Gageac 
(étape n°16)
La Roque-Gageac 
 
La météo annonce une semaine peu réjouissante et nous décidons de trouver une aire CCP sur la route pour la Charente.  
Nous arrivons à Vérac sur l’aire La Palanquière (10,22€/24h, TTC), devant le camping, à un peu plus d’un kilomètre de la Roque-Gageac, classée plus beau village de France.
Nous aurions pu nous garer sur l’aire communale de la Roque-Gageac pour moins cher mais le temps est si pluvieux que nous préférons être branchés.
Le temps de déjeuner et nous voilà repartis à pied. Pas de chemin de halage, il faut marcher essentiellement le long de la route nationale puis grimper par un chemin qui la surplombe. Tout le long de notre cheminement, nous pouvons admirer la Dordogne, avec en arrière-plan le village de La Roque-Gageac, accroché au flanc d’une falaise calcaire et qui se mire dans les eaux de la rivière.
De nombreuses vues sur la Dordogne. Mesurant 483 km, elle prend sa source au Puy de Sancy avant de rejoindre la Garonne et former avec elle un estuaire commun qui débouche dans l'Océan Atlantique. Elle traverse six départements : le Puy-de-Dôme, le Cantal, la Corrèze, le Lot, la Dordogne et la Gironde.
La Dordogne était navigable surtout par hautes eaux pour éviter les pièges qu’elle pouvait dissimuler (arbres, rochers, courants, radiers…). Alors, on disait que ses eaux étaient marchandes. 
Les bateaux qui empruntaient la rivière s’appelaient gabares, batelets, croupes, chalands … selon leur gabarit et les marchandises qu’ils transportaient.
A l’origine c’était des bateaux à voiles et rames. 

Ils descendaient d’Argentan en Corrèze jusqu’à Bordeaux-Libourne.
Quand les bateaux n’étaient pas démantelés à l’arrivée, ils remontaient la rivière de Bordeaux-Libourne à Souillac. Ensuite, ils étaient halés grâce à un attelage animal puis plus tard par la force humaine. 
Dans le sens descente, le bateau était chargé de bois, merrains (bois de chêne débité en planches), carassons (piquets de vignes), vin… Pour la remontée, ils étaient chargés de sel.
L’arrivée du chemin de fer à Sarlat a fait disparaître peu à peu cette navigation fluviale de commerce.
Soudain, dans une boucle de la rivière, apparaît le château de La Malartrie adossé à la falaise. Son nom provient d’une ancienne léproserie qui, dès le XIIème siècle, s’élevait à côté du château, remanié de nombreuses fois et ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle qu’il a été transformé dans un style renaissance tel qu’on le connaît aujourd’hui.
 De nos jours c’est un gîte luxueux pouvant accueillir une quinzaine de personnes.
Nous longeons dans un premier temps la promenade de la batellerie.
C’est ici que se trouve l’essentiel des commerces. Les enseignes le confirment.
Nous découvrons un village où presque tout est fermé en cette saison et pourtant ce sont les vacances ! Nous l’avons connu avec plus de monde. 
Nous tentons de trouver un restaurant pour le dîner mais le seul ouvert encore ferme ce soir jusqu'au printemps. 
 
Tiens un lavoir ! Je ne m’en souvenais plus. Il est alimenté par une fontaine à deux jets. Le jet pricipal arrive sur une tuile inclinée destinée à préserver le mur et va remplir le bassin du lavoir. Le jet le moins fort remplit un pichet utilisé par les riverains pour l’arrosage des plantations environnantes.
En dehors des commerces, les maisons sont de vastes demeures cossues.
Par une ruelle bien raide, nous grimpons jusqu’à l'église St-Donat, ancienne chapelle castrale, édifiée en 1330, dont la toiture pentue est recouverte de lauzes comme le restant des maisons du village.
On y entre par un clocher-mur en pierre calcaire.
Avec sa nef unique, l’église n’est pas très grande. Le maître-autel est surmonté du vitrail de Saint-Donat.
Pieta polychrome dans la chapelle latérale sud
Nous poursuivons notre grimpette. Derrière l’église, place de Tarde, la mairie, une simple bâtisse cubique.
La suite de la balade est aussi agréable.
Une grande partie du village est un immense jardin exotique en accès libre : palmiers, bananiers, figuiers, cactus et même des bambous semblent n’avoir aucun mal à pousser ici.
Un peu plus loin au milieu de cette végétation luxuriante, une fontaine peine à se montrer.
Nous revenons sur nos pas et découvrons le château de la Tarde, un manoir édifié au XVème siècle qui a été tout d’abord la résidence des évêques de Sarlat. Avec ses deux corps de logis, il est repérable grâce à sa belle tourelle d'escalier circulaire coiffée de lauze. Il est classé aux Monuments Historiques depuis 1951.
Un peu plus loin, le fort troglodytique, creusé dans la falaise surplombant la Dordogne, que nous ne visiterons pas aujourd’hui. Nous  l’avons déjà vu. 
Un escalier de 140 marches donne accès au château féodal troglodyte du XIIème siècle creusé dans la falaise, à 120 mètres au-dessus de la Dordogne.
A la sortie du village, une pancarte nous intrigue. Elle marque l’endroit où en 1957, un pan de la falaise s’est affaissé, a démoli de nombreuses maisons et a enseveli sous des tonnes de gravats trois personnes. La RN a été coupée suite à cet éboulement pendant 2 ans (76/77)
Encore quelques photos et un dernier regard sur La Roque, nous avons juste le temps de revenir au camping-car avant que la pluie ne tombe. Nous sommes au chaud et au sec pour ce soir. C’est l’essentiel. Soirée tranquillou.
Lundi 1er novembre 2021 
 
Un vrai we de Toussaint aujourd’hui ! Nous avons découvert un terrain bien boueux après la pluie de la nuit et déplaçons le camping-car. Nous décidons de rester encore 24 heures supplémentaires. 
L’aire de camping-car a été installée à côté du camping fermé en cette saison. Un peu partout des noyers.
Une éclaircie nous permet de tester un bout du chemin de halage vers Beynac.  
En ligne de mire, le château du même nom, juché sur un promontoire et dominé par son puissant donjon. Nous l’avions visité lors d’un autre séjour et en gardons un magnifique souvenir ! Il ne paraît pas aussi loin que cela mais notre départ tardif et le temps menaçant ne nous encouragent pas à aller de l’avant.
Et lorsque nous faisons demi-tour, c’est presque trop tard car l’éclaircie a été de courte durée et c’est trempés que nous reviendrons au camping-car.